Connaître les Archives Ouvertes: Types d'archives ouvertes
Diversité des Archives Ouvertes
Une Archive Ouverte peut être
- disciplinaire
- multidisciplinaire
- institutionnelle
- thématique
- constituée par type de documents
Archive de prépublication ou de postpublication ?
- Les articles non publiés ont-ils leur place dans une archive ouverte ?BOUVIER, Stéphanie. Les articles non publiés ont-ils leur place dans une archive ouverte ? [article de blog] Projet AO, 29 novembre 2012. [consulté le 13 juin 2013)
Avant de déposer un article scientifique dans une archive ouverte, il convient d'être informé de plusieurs politiques de dépôt :
- La politique de l'éditeur : certains éditeurs sont favorables au dépôt de la version auteur telle qu'elle se présente après le travail de révision par les pairs (=post-publication) ce sont les éditeurs qui dans SHERPA/ROMEO sont marqués avec la couleur verte. D'autres ne permettent que la version de la prépublication conservant une exclusivité sur le produit du peer-reviewing (éditeurs "jaunes"). D'autres éditeurs enfin, heureusement de moins en moins nombreux s'opposent au dépôt de toute version de l'article dans une archive ouverte (éditeurs "blancs")
- Juin 2016 : 79% des éditeurs autorisent l'auto-archivage sous une forme ou une autre
- Une analyse des données comparées de SHERPA-RoMEO entre 2014 et 2016
- La politique de l'organisme financeur (disponible sur SHERPA/JULIET)
- La politique de l'institution qui maintient l'archive. Le CCSD qui gère l'archive HAL n'exerce qu'un contrôle a minima sur les articles soumis (pour vérifier qu'il s'agit bien d'un article scientifique et que le dépôt est bien conforme aux pré-requis techniques). Le CCSD et les établissements qui ont conventionné pour avoir une collection ou un portail dans HAL permettent le dépôt de textes qui n'ont pas encore été publiés. C'est aussi le fonctionnement de la première archive ouverte, ArXiv : en 2006, Grigori Perelman a du en grande partie sa médaille field à une prépublication qu'il y avait déposée. Le cycle de la publication pouvant être très long, l'intérêt de pouvoir déposer un preprint est d'augmenter le nombre de relecteurs et d'accélerer le processus de validation scientifique. Par ailleurs, en déposant son article avant même qu'il soit publié, l'auteur atteste la paternité de sa découverte - en cas de litige (par exemple avec un de ses reviewers), la date et le nom du déposant font foi. Certaines archives institutionnelles, comme ORBI, obligent au contraire les chercheurs à déposer leur article après publication, afin de pouvoir donner accès uniquement à de la documentation qui aura été validée par des experts.
Archive institutionnelle
Une archive institutionnelle relève d’une institution (université, grande école, organisme de recherche, association professionnelle) et a pour objectifs de contenir, valoriser et conserver l’ensemble de la production scientifique de celle-ci. (Source : site INIST - Open Access). Les documents déposés peuvent être de plusieurs types
- articles scientifiques en pré ou postpublication
- données de la recherche (protocoles d'expérience, données issues des expérimentations, statistiques, etc.)
- mémoires (par exemple mémoires de master)
- rapports, actes de colloque, etc.
- parfois des archives administratives liées à des contrats de recherche peuvent également être déposées
- Dépôt : réservé aux membres de l’institution ou de l’organisme.
- Consultation : selon que l'éditeur de l'article est favorable ou non au dépôt d'un article sur un serveur en open access, l'accès à la publication sera ouvert à tous ou bien réservé aux membres de l’institution ou de l’organisme (=intranet). Certaines archives institutionnelles, comme ORBI, prévoient un bouton sur la notice permettant d'envoyer automatiquement à l'auteur de l'article en accès réservé une demande de tiré à part (TAP). Il revient à l'auteur ou aux auteurs de répondre favorablement à cette demande ou non.
- Statistiques d'usage et indices bibliométriques : au niveau de chaque article, l'archive permet d'obtenir des chiffres de consultation, de téléchargement et dans certains cas de mentions sur les réseaux sociaux (altmetrics). Ces chiffres complètent les indices bibliométriques traditionnels à l'aune desquels on mesure habituellement les revues (et par dérivation les articles qui y sont publiés).
Réseaux sociaux vs archives institutionnelles ?
- Does ResearchGate's promotion of user/author 'self-archiving' help or harm the cause of open access publishing?fil de discussion sur ResearchGate
Il faut réserver l'usage de chaque outil (réseau social et archive institutionnel) pour ce que cet outil sait faire et ne pas confondre les genres.
Ce qui est en général préconisé par les professionnels de l'information et une partie des chercheurs, c'est de référencer et déposer la version auteur de son article dans HAL et de faire un lien vers ce dépôt depuis son profil de chercheur quand cela est possible (ça l'est sur Academi.edu sans charger l'article, mais pas sur ResearchGate.)
Réseau social type ResearchGate ou Academia.edu | Archive institutionnelle type HAL | |
Propriété intellectuelle | Un point noir du côté des RS : soit les termes ne sont pas clairs (ResearchGate) soit les GNU précisent que tous les droits sont transférés au propriétaire du réseau social. En 2015, cliquer sur I agree lorsqu'on s'inscrit à Academia.edu équivaut à souscrire une licence "mondiale, irrévocable, perpétuelle, non exclusive, transférable et sans « royalties » avec le droit de donner licence, utiliser, voir, copier, adapter, modifier, distribuer, autoriser, vendre, transférer, diffuser publiquement, utiliser à des fins publicitaires, transmettre", ce que vous mettrez sur votre profil (source : Benech, 2014 | Le chercheur conserve l'entièreté des droits sur ce qu'il dépose. Par défaut son oeuvre est protégée par le droit d'auteur français. Il peut également placer son article sous une licence creative commons. |
Archivage |
Autre point faible des RS : aucune pérennité d'accès ou de lisibilité n'est assurée pour ce qui est déposé par le chercheur. Du jour au lendemain, pour des raisons de mise en conformité de la plateforme avec les règles de copyright, un grand nombre de publications déposées par les chercheurs peuvent disparaître purement et simplement, comme cela est arrivé avec Academia.edu suite à une plainte déposée par Elsevier pour non respect des contrats de cession de droits. |
Contrairement à ce qui se passe pour les réseaux sociaux, à chaque dépôt sur la plateforme, un contrôle est effectué sur la légalité de l'acte (par rapport à la politique de l'éditeur en matière d'open access) par le CCSD qui gère HAL. Le dépôt n'est accepté que si le chercheur a effectivement le droit de déposer l'article pour qu'il soit diffusé au moins dans les deux ans à venir. Par ailleurs, en tant qu'archiveur, le CINES qui stocke les PDF déposés dans HAL assure des migrations régulière d'un format à l'autre et garantit de fait la pérennité d'accès à l'information en dépit de l'obsolescence des fichiers |
Description de la ressource (métadonnées de recherche) | Le dépôt d'un texte dans ResearchGate est très rapide, très aisé. La contrepartie est que l'objet déposé est très peu décrit. | Le dépôt est plus long que dans un réseau social, même si le passage à la version 3 de HAL qui comporte un extracteur de métadonnées a permis de réduire significativement le travail de saisie. L'enregistrement d'une notice peut prendre entre huit et quinze minutes. La description de la ressource est fine. Mais il s'agit ici d'archiver et de décrire de façon à ce que la ressource puisse être retrouvée le plus rapidement possible. Ce n'est pas la même optique que le fait de déposer pour avertir ses contacts et followers qu'on vient de publier un nouvel article. |
Visibilité (notamment dans Google Scholar) | Bonne. Une recherche sur Google Scolar ramène souvent dans la première page de résultat une ou deux occurrences de textes déposés dans ResearchGate. Cela dit si ResearchGate et Academia.edu sont très utilisés, ces réseaux sociaux n'étant pas complètement ouverts (accès sur inscription), le pagerank de Google Scholar ne leur est pas aussi favorable qu'on aurait pu le penser. | Bonne. D'après le classement ci-dessus, HAL occupe la neuvième place dans le classement des répertoires visibles sur Google Scholar, et continue de marquer des points. En effet, dès qu'un texte intégéral est lié à la notice, l'article étant librement accessible, Google Scholar a tendance à le favoriser dans le classement. Des exemples récents montrent que les mêmes publications archivées sur HAL ont plus de visibilité que déposées sur ResearchGate. |
indicateurs statistiques |
Le dépôt d'un article dans un réseau comme Academia, ResearchGate ou Mendeley est aussi pris en compte dans les Altmetrics qui mesurent l'influence des résultats de la recherche sur les réseaux sociaux (voir la page Rendre ses publications plus visibles) |
Un chercheur peut éditer des statistiques de consultation des articles qu'il a déposés. Cette consultation peut être définie comme le nombre de fois où la notice a été lue (au sens d'accéder) par un internaute, le nombre de fois où le PDF a été téléchargé, le nombre de fois où l'on a accédé à l'article à travers une requête OAI (usage de portails pour moissonner des entrepôts existants comme HAL) |
Communication avec d'autres chercheurs et perspectives de collaboration |
Avec la visibilité sur Google Scholar, c'est le principal avantage qu'on peut trouver à l'utilisation d'un réseau social comme ResearchGate ou Academia.edu. ResearchGate par exemple, permet d'identifier et d'une certaine manière d'accréditer les compétences de chercheurs travaillant dans notre domaine. Il est évidemment possible de correspondre par mail avec eux et de tracer des perspectives de collaboration. Par ailleurs, ResearchGate permet de répondre de manière simple à des requêtes d'articles en texte intégral venues du monde entier. Ce n'est pas encore le cas de HAL. |
HAL en tant qu'archive institutionnelle ne dispose pas pour l'instant de ces fonctions sociales. Cela dit l'identifiant de HAL peut désormais être relié à l'identifiant ORCID du chercheur qui lui sert à se faire connaître sur les autres réseaux sociaux. L'implémentation d'un bouton "demande d'article" sur les notices qui ne sont pas accompagnées du texte intégral de l'article pour des raisons d'embargo serait sans doute bénéfique pour aider les chercheurs à communiquer sur leurs résultats en dépit de ces embargos et sans violer le copyright. |