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Matinée d'étude 2017 : "Intégrité scientifique : faire et diffuser sa recherche de manière responsable": La matinée d'étude 2017

La liste de tous les manquements à une recherche responsable ne cesse de s’allonger. Comment définit-on l’intégrité scientifique, quelles sont les causes et les conséquences des “méconduites scientifiques” ?
  • Quand ? Le 3 février 2017, de 9h à 13h
  • Où ? à l'Université Rennes 2, campus Villejean, amphi L3
  • Avec qui ?

- Michèle Leduc, Directrice de recherche émérite CNRS au laboratoire Kastler-Brossel, Ecole normale supérieure, Paris, membre du comité d’éthique du CNRS (COMETS) :  conférence sur “Liberté, responsabilité et éthique du chercheur

- Hervé Maisonneuve, Consultant en rédaction scientifique, ancien professeur associé, santé publique, auteur du blog "Rédaction médicale et scientifique": conférence sur “Les petits arrangements des publications

Table ronde « Enjeux et questions autour de l’intégrité scientifique », animée par Alexandre Serres (URFIST de Rennes), avec :

- Marc Bergère, Maître de conférences HDR en Histoire contemporaine, Vice-Président chargé de la documentation et des ressources technologiques, Université Rennes 2

- Marie Trabalon, Professeure (Ethologie), Directrice adjointe de l'ED VAS, Université de Rennes 1

- Gaïd Idrissi-Le Maner, Professeure (Psychologie du Développement), Directrice de l’ED SHS, Université Rennes 2

- Hervé Folliot, Professeur (Physique), Directeur de la recherche et de la valorisation, INSA Rennes

 

switching method for medium

Wikimedia commons : Billet Switching method, 1944 - CC0

Une matinée d'étude : Pour qui ?

La matinée d'étude des formations doctorales s'adresse à trois publics :

  • Les doctorants des Ecoles Doctorales de Rennes 1 - Rennes 2 et INSA de Rennes :
    • Cette matinée d'étude est intégrée dans les formations doctorales à la maîtrise de l'information scientifique, et elle constitue à ce titre un module commun de ces formations, proposées aux doctorants de Rennes 1, Rennes 2, INSA de Rennes par les bibliothécaires de ces établissements et par l'URFIST de Rennes, aux doctorants de Rennes 1 et Rennes 2.
    • Pour les doctorants inscrits à ce module de formation, l'émargement sera obligatoire et permettra l'attribution des crédits de formation, liés à ce module.
       
  • Les enseignants-chercheurs de l'UBL, les doctorants des autres universités et ED de l'UBL
  • Les professionnels de l'information des SCD et des structures documentaires de l'UBL

Sur ce guide, retrouvez après le 3 février...

  • les supports des deux conférences 
  • les vidéos des différentes interventions
  • le journal des tweets de la matinée d'étude (hashtag  #meformadoct2017) 

 

Intégrité scientifique : préserver la crédibilité de la science

7ème Matinée d’étude des formations doctorales

(URFIST - Rennes 1 - Rennes 2 - INSA Rennes)

« Intégrité scientifique : faire et diffuser sa recherche de manière responsable »

Le COMETS (Comité d’Ethique du CNRS) rappelle une évidence parfois perdue de vue : « La rigueur de la démarche scientifique, la fiabilité des résultats de la recherche et l’honnêteté de leur interprétation sont essentiels pour l’avancement de la connaissance et pour garantir la confiance que le public accorde aux chercheurs et à la science en général. ». L’intégrité scientifique, qui est « la conduite intègre et honnête qui doit présider à toute recherche » (Rapport Corvol), est au fondement de la crédibilité d’un chercheur, d’un laboratoire, d’un établissement de recherche et, au-delà, de la confiance du public dans la science. Or, si les « méconduites scientifiques » existent depuis longtemps, on assiste aujourd’hui à une augmentation inquiétante de la fraude scientifique et à une diversification des entorses à l’intégrité scientifique. Plagiat dans les travaux universitaires, falsification des données, non reproductibilité des résultats d’une expérience, échantillons de données trop restreints, signatures de complaisance dans les articles, évaluations biaisées dans les comités de lecture, publications en nombre dans de fausses revues scientifiques, etc. : la liste de tous les manquements à une recherche responsable ne cesse de s’allonger. Les raisons en sont multiples : la pression à la publication, la paresse intellectuelle, la volonté de notoriété à tout prix, les facilités du copier-coller, les effets pervers du Libre Accès avec le marché des « éditeurs prédateurs »... Le numérique et Internet révèlent, là comme ailleurs, toute l’ambivalence des technologies, qui à la fois encouragent les pires pratiques mais donnent aussi les moyens de lutter contre elles.

Face à ces défis, qui menacent la crédibilité même de la science et des chercheurs, les institutions réagissent de plus en plus fortement : depuis la « Charte européenne du chercheur » de 2005 jusqu’au récent « Guide  pour  une  pratique  de  la  recherche intègre  et  responsable » du COMETS de septembre 2016, en passant par la « Déclaration de Singapour » de 2010 ou la « Charte nationale de déontologie des métiers de la recherche » signée en  2015 en France, de nombreux textes définissent, encadrent et orientent les actions en faveur de l’intégrité scientifique.  Celle-ci fait même partie intégrante de la formation des doctorants, puisque les Ecoles doctorales doivent désormais veiller « à ce que chaque doctorant reçoive une formation à l’éthique de la recherche et à l’intégrité scientifique » (arrêté du 25 mai 2016 sur le doctorat).

La septième matinée d’étude des formations doctorales « Intégrité scientifique : faire et diffuser sa recherche de manière responsable », qui sera organisée à l’Université Rennes 2 le vendredi 3 février 2017, s’inscrit dans ce mouvement d’ensemble et visera à donner de nombreux éclairages sur cette thématique, plus complexe qu’il n’y paraît. La conférence introductive permettra de dresser le cadre général de l’intégrité scientifique, en en rappelant les définitions, les enjeux, les exemples de méconduites, et en présentant les politiques mises en oeuvre en France pour favoriser sa promotion. La seconde conférence portera sur l’intégrité de la recherche dans la publication scientifique et fournira aux doctorants d’utiles conseils pour éviter les mauvaises pratiques en matière de publication. La table ronde, enfin, permettra aux acteurs locaux de débattre de plusieurs questions : quelles politiques locales en matière d’intégrité scientifique, de lutte contre le plagiat, quelles incidences sur la formation des doctorants, quelles variations disciplinaires de l’intégrité, en quoi la Science ouverte peut-elle être un moyen de lutte contre la fraude scientifique, .quelle responsabilité du chercheur sur les réseaux sociaux, etc. ?​

 

Sommaire de l'intervention de Michèle Leduc, Liberté, responsabilité et éthique du chercheur

Le métier de scientifique jouit d’une grande liberté par rapport à beaucoup d’autres
professions. Pourtant la science n’occupe pas un espace en marge de la société et répond
désormais à des attentes. En fonction de quelle représentation du bien public, de quels idéaux
devons-nous orienter notre action et nos décisions ? Les comportements éthiques dans ce
métier très particulier nécessitent une réflexion préalable. Il y va de la confiance du public
dans ses chercheurs ou ses experts, et des pouvoirs publics qui les financent.


Depuis les années 90, la notion d’excellence, issue du monde de l’innovation, influe fortement
sur la pratique des métiers de la recherche, crée des pressions, introduit des distorsions entre
les acteurs et a des conséquences négatives sur la créativité scientifique. Les méthodes
d’évaluation elles-mêmes sont porteuses de dérives éthiques. Elles orientent et poussent à
l’inflation des publications dont la qualification par les pairs est un système aujourd’hui en
difficulté. Des sites internet révèlent un nombre croissant de pratiques douteuses dans les
publications, voire de falsifications ou de plagiats.


Il importe de révéler de tels écarts à l’intégrité et surtout de les contrôler. Le texte du
COMETS «Pour une recherche intègre et responsable, un guide » sera présenté dans sa
version rénovée et actualisée. Il donne quelques pistes pour aider les jeunes chercheurs
comme les responsables d’équipe confrontés à des dilemmes d’ordre éthique dans la pratique
et dans la communication de leur recherche.